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Publié : 16 octobre 2015

Sidewalk Stories de Charles Lane États-Unis (1989)

Sidewalk Stories de Charles Lane États-Unis (1989)

Noir & Blanc

Des images du film pour parler avant et/ou après le film -→ ICI " Qu’est-ce que je vois ? Comment c’est fait ? Cela me fait penser à quoi ?" De quoi s’agit-il ? Document photographique en noir et blanc, pourquoi ? Rai son d’économie ou autre… Qui pourraient-être les deux personnages ? Quelles relations ? Que font-ils ? Ont-ils l’air heureux ? Des images pour comparer, mettre en réseau, des références culturelles

Comparer des images de the kid De charlie Chaplin et des images de Sidewalk Stories Des extraits du film pour parler avant et/ou après le film Écouter le son sans l’image " Qu’est-ce que j’entends ? Comment c’est fait ? Cela me fait penser à quoi ?"

BANDE SONORE : Le compositeur Marc Marder « L’idée était de faire un film muet sur les sans abris . C’est la musique dans ce film qui est la voix des sans abri ». L’artiste, c’est plutôt le piano (jazz ragtime), la jeune femme, le violon. Précurseur du jazz, le ragtime (ou « rag ») est un genre musical d’origine américaine durant la période fin XIXe jusqu’aux années 1920. Le piano est l’instrument privilégié du ragtime, littéralement « temps déchiqueté ». Il se caractérise par une utilisation décalée de la main droite dans le jeu ; la main gauche se chargeant des notes graves. Style musical introduit en Europe et popularisé par l’Exposition Universelle de 1900, puis diffusé par les soldats américains lors de la 1ère Guerre Mondiale, il a intéressé des compositeurs de musique classique comme Claude Debussy, Maurice Ravel ou Erik Satie. Scott Joplin (1868 ?- 1917) est considéré par beaucoup comme étant le « roi » des compositeurs de Ragtime (« the King of Ragtime Writers ») en raison de la qualité constante de toute son œuvre.

Des extraits pour comparer , mettre en réseau, des références culturelles

le film The kid de Chaplin en entier https://www.youtube.com/watch?v=2Ba…

Le film est un hommage à The kid de Chaplin, on peut montrer le film en entier en classe ( disponible sur You tube) https://www.youtube.com/watch?v=2Ba… ou en partie, seulement les moments pointés. Dire aux élèves « regardez bien ce film de Charlie Chaplin et plus particulièrement la scène du repas, la scène de la bagarre entre enfants, la scène de l’asile de nuit, vous retrouverez ces scènes dans Sidewalk stories. Comparer la scène des vitres cassées https://www.youtube.com/watch?v=qNs… et l’extrait du film de Buster Keaton.

Visionner la scène « la chaussure » tirée du film La ruée vers l’or de Chaplin et comparer avec celle du repas de Side walk Stories.

Des ateliers de pratiques : Arts de l’espace et arts du visuel Une ville : New-York Un quartier : Greenwich Village
- univers de la ville , de la rue Visionner les images de New york ( Bérénice Abbott et Cartier Bresson) Découvrir sa ville avec un regard neuf. Les élèves partent en exploration avec un appareil photo numérique pour porter un autre regard sur leur quartier, sur leur ville. Faire des prise de vues , sous un aspect valorisant, sous un aspect moins valorisant .

- les tags dans la ville, prise de vues .

- Notion de point de vue :

Les sans-abris sur la place (analyse de séquence du cahier de notes) Plan général en plongée sur la place en contrebas. Comprendre que derrière une prise de vue il y a l’intention de l’artiste On ne distingue pas vraiment si la place est fermée par une barrière ou des grilles mais la nuit et les arbres resserrés, dressés verticalement provoquent un sentiment d’enfermement et d’étroitesse. Charles Lane a fait le choix d’une prise de vue nocturne (éclairage artificiel) pour accentuer les ombres du monde des oubliés. Où est placée la caméra ? En hauteur pour filmer la place en contrebas : écrasement de la perspective. Plongée = la caméra est orientée vers le bas. Cette prise de vue accentue l’enfermement et infériorise le sujet .

- Constituer une collection : Rechercher dans les magazines des prises de vue similaires plongée/contre-plongée/frontale et commenter les effets produits. ( Claire Frayssignes,CPC Gennevilliers )

- Inscrire la mémoire et les traces du spectacle dans un cahier (papier ou numérique) du parcours d’éducation artistique et culturelle.

Des apports théoriques sur le film Résumé En marge du quartier des affaires et des foules pressées, vivait en ce temps-là à New York un jeune artiste, qui tentait de gagner sa vie en croquant sur le trottoir le portrait des passants. Vivant de peu, même au cœur de l’hiver, il avait élu domicile dans un immeuble abandonné. Un soir, au détour d’une ruelle, il recueille une fillette, dont le père vient d’être assassiné. Il l’adopte et se débrouille tant bien que mal pour la nourrir, la vêtir et la loger. Leurs aventures, souvent cocasses, parfois un peu amères, mais toujours empreintes de tendresse, leur font arpenter les trottoirs, les asiles de nuit, les bibliothèques et les jardins publics, mais également l’appartement luxueux d’une riche jeune femme. Lorsque la fillette retrouve enfin sa mère, l’artiste s’efface : il ne lui reste rien, pas même l’immeuble en ruine qui l’abritait. Et, le conte achevé, il réalise que le trottoir a l’odeur, le goût d’acier de la réalité. Note d’intention Tourné à New York en février 1989, Sidewalk Stories (Histoires de trottoir) a été, la même année, présenté à Cannes dans la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs. L’enthousiasme des spectateurs, qui ont applaudi debout le film pendant plus d’un quart d’heure, lui a valu de remporter le Prix du Public. Puis, accompagné cette fois de la musique de Marc Marder, le film a remporté le Grand Prix et le Prix de la Mise en Scène au festival de l’Humour de Chamrousse. D’autres prix internationaux viendront consacrer le succès de Sidewalk Stories , parmi lesquels on peut remarquer le Prix Spécial Guggenheim, couronnant le film comme meilleure « Source d’inspiration pour les enfants ». Sorti aux Etats-Unis le 3 novembre 1989, il remporte un vif succès auprès du public et de la critique. Dès sa sortie en France, le 25 avril 1990, il est loué par une presse nationale presque unanime et remporte un beau succès commercial. Aussi bien, c’est sur des bases solides que le film s’est construit : sur l’amitié et la complicité, nouées dès les années 70 dans les sous-sols de l’université, entre Charles Lane et le compositeur Marc Marder. Mots clés New-York, clochard, rapt, musique, Chaplin, burlesque, vie quotidienne, ville, muet/sonore, artiste de rue Evocation d’un genre cinématographique : le burlesque. De l’italien « burlesco », venant de « burla », farce, plaisanterie. Ce genre cinématographique trouve son origine dans la tradition théâtrale de la commedia dell’arte et du music hall, avec une forte filiation au cirque et à la pantomime. A l’époque du muet, les effets comiques (les gags) portent sur la gestuelle, le physique et le visuel. Un corps burlesque est un corps expressif à qui l’on fait violence (référence au « slapstick » américain, littéralement « coup de bâton »). Lors du passage au parlant, il s’enrichira des grands discours de Chaplin (Le dictateur, 1940) ou du non-sens des dialogues des Marx Brothers. Quels types de personnages ? Quel répertoire de gags ? Claire Frayssignes,CPC Gennevilliers

Connaissance du réalisateur Charles Lane, « une figure majeure du Nouveau Cinéma Noir Indépendant » (Cahier de notes sur… Sidewalk Stories). La création du cinéma afro-américain et son évolution sont en prise directe avec l’histoire des Etats-Unis. Durant la première moitié du XXe siècle, les Noirs ne sont, le plus souvent, pas représentés au cinéma (les rôles de Noirs sont joués généralement par des acteurs blancs grimés) ou alors de manière très stéréotypée ou négative en raison des lois ségrégationnistes et du racisme ambiant. L’esclavage n’est pas évoqué. Les Noirs sont cantonnés à de petits rôles et servent l’imagerie du « Bon Nègre : serviteur, danseur, musicien… Dans les années 1920, des « Races Movies » vont être produits : des films « faits par des personnes de couleur, pour des personnes de couleur et avec des personnes de couleur ». Après 1950, des acteurs Noirs émergent au 1er plan de la scène hollywoodienne : Harry Belafonte, Dorothy Dandridge, Sidney Poitier (le 1er à décrocher l’Oscar du meilleur acteur en 1963). 1964 : la Ségrégation prend fin mais la condition sociale des Noirs aux USA ne s’améliore pas pour autant. Malgré les victoires symboliques de la lutte pour leurs droits civique, la communauté souffre de discrimination et essaie de s’imposer grâce à des mouvements plus radicaux : création des « Blacks Panthers » (1966). 1971 : naissance de la « Blaxploitation », 1ère offensive cinématographique noire contre la représentation traditionnelle et dévalorisante des Noirs à l’écran. La Blaxploitation met en avant les préoccupations identitaires et les revendications politiques de la communauté afro-américaine. Lorsque ce mouvement décroît à partir de 1975, il laisse la place au cinéma afro-américain indépendant. Il concerne de jeunes cinéastes formés dans des écoles de cinéma et puise son inspiration dans ses racines africaines ou dans celle du quotidien du ghetto, comme c’est le cas avec Sidewalk Stories. Figure emblématique de ce cinéma, Spike Lee, le « Woody Allen noir », devient le porte-parole de la communauté afro-américaine. Souvent qualifié de raciste et même accusé d’attiser la haine entre les Blancs et les personnes de couleur, le cinéaste passe par la provocation pour faire passer ses messages.

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